Editorial Courrier des Retraités N°73
28 Juin 2024Les retraités et la politique
La lecture attentive de la presse écrite et l’écoute active des joutes verbales qui s’échangent sur les médias audiovisuels nous interrogent sur la relation ambiguë que les Français ont avec leurs retraités. Et partant les retraités avec la politique.
On sait que les partis politiques aiment bien courtiser ces citoyens pétris d’une sagesse attribuée à leur âge et à leur expérience tirée des aléas de la vie. Toutes les études montrent que les retraités votent plus que toutes les autres catégories socio-professionnelles. Ils forment le gros des cohortes d’électeurs faisant sagement la queue devant les bureaux de vote. Selon les journalistes politiques ils seraient aussi un peu plus conservateurs dans leur choix que la moyenne. Comment s’en étonner : le passage à la retraite entraîne bien des changements significatifs qui fragilisent les individus, comme le niveau des revenus, un risque accru d’isolement sans parler des diverses pathologies qui fragilisent les personnes. Quoi de plus naturel que de se regrouper autour des "gouvernants", donnant de ce fait un reflet légitimiste au vote des retraités, quelle que soit d’ailleurs la couleur politique des dirigeants.
Mais on assiste aussi de plus en plus souvent à des prises de position incongrues, venant principalement de journalistes très créatifs, voyant dans la masse des retraités la mine d’où on pourrait extraire les financements magiques pour redresser les finances publiques. Et ils ont l’audace de traiter les retraités de nantis ! Les réseaux sociaux et certains partis politiques véhiculent ainsi toutes sortes de postures anti retraités qui ont de quoi émouvoir les retraités et interpellent les non retraités qui "gobent" tout. Et bien entendu le relais du monde politique ne demande qu’à embrayer sur ces pistes si faciles et qui pourraient rapporter gros sans demander des efforts à tous.
Bref, vous l’aurez compris, la chasse aux retraités est lancée par tous ceux qui n’ont pas le courage politique de dire la vérité crue aux Français sur les graves faiblesses des finances publiques. Et quand c’est le gouvernement qui tient lui-même ce type de propos c’est bien sûr plus que troublant. Il suffirait de rappeler à toutes ces personnalités politiques la fable de la Cigale et la Fourmi pour les ramener sur terre. Mais nous savons que ça ne suffirait pas.
Donc les retraités que nous sommes doivent être plus vigilants que jamais lorsqu’ils remplissent leur devoir électoral. Au moment de choisir son bulletin il est vraiment de plus en plus urgent de se demander qui défend vraiment les droits des retraités. Citons bien sûr en premier nos Associations, Fédérations et notre Confédération. Mais nous savons que ce n’est pas suffisant. Car nous manquons toujours de relais solides avec le monde politique. Et les discours entendus montrent bien ce manque de prise en considération.
Le paradoxe veut que ce soit en pleine période où nous sommes potentiellement plus puissants que jamais en termes de nombre de votants que nous subissions ces attaques, que d’aucuns pourraient légitimement qualifier "d’âgisphobie".
Mais surtout ne nous privons jamais du plaisir de voter, et de voter pour celles et ceux qui défendront le droit des retraités à être comme ils sont et à respecter leurs droits à une retraite correspondant aux droits acquis pendant une longue vie de travail.
Nos statuts nous interdisent fort heureusement de prendre des positions ou des postures politiques et c’est tant mieux pour la quiétude de nos diverses assemblées délibératives. Sachons donc décrypter dans les promesses des partis celles qui nous reconnaissent comme des citoyens dignes et méritant de continuer à incarner la sagesse que la vie nous a enseigné à respecter avant tout.
Christian Bourreau - P ierre Conti
Editorial Courrier des Retraités N°73
La lecture attentive de la presse écrite et l’écoute active des joutes verbales qui s’échangent sur les médias audiovisuels nous interrogent sur la relation ambiguë que les Français ont avec leurs retraités. Et partant les retraités avec la politique.
On sait que les partis politiques aiment bien courtiser ces citoyens pétris d’une sagesse attribuée à leur âge et à leur expérience tirée des aléas de la vie. Toutes les études montrent que les retraités votent plus que toutes les autres catégories socio-professionnelles. Ils forment le gros des cohortes d’électeurs faisant sagement la queue devant les bureaux de vote. Selon les journalistes politiques ils seraient aussi un peu plus conservateurs dans leur choix que la moyenne. Comment s’en étonner : le passage à la retraite entraîne bien des changements significatifs qui fragilisent les individus, comme le niveau des revenus, un risque accru d’isolement sans parler des diverses pathologies qui fragilisent les personnes. Quoi de plus naturel que de se regrouper autour des "gouvernants", donnant de ce fait un reflet légitimiste au vote des retraités, quelle que soit d’ailleurs la couleur politique des dirigeants.
Mais on assiste aussi de plus en plus souvent à des prises de position incongrues, venant principalement de journalistes très créatifs, voyant dans la masse des retraités la mine d’où on pourrait extraire les financements magiques pour redresser les finances publiques. Et ils ont l’audace de traiter les retraités de nantis ! Les réseaux sociaux et certains partis politiques véhiculent ainsi toutes sortes de postures anti retraités qui ont de quoi émouvoir les retraités et interpellent les non retraités qui "gobent" tout. Et bien entendu le relais du monde politique ne demande qu’à embrayer sur ces pistes si faciles et qui pourraient rapporter gros sans demander des efforts à tous.
Bref, vous l’aurez compris, la chasse aux retraités est lancée par tous ceux qui n’ont pas le courage politique de dire la vérité crue aux Français sur les graves faiblesses des finances publiques. Et quand c’est le gouvernement qui tient lui-même ce type de propos c’est bien sûr plus que troublant. Il suffirait de rappeler à toutes ces personnalités politiques la fable de la Cigale et la Fourmi pour les ramener sur terre. Mais nous savons que ça ne suffirait pas.
Donc les retraités que nous sommes doivent être plus vigilants que jamais lorsqu’ils remplissent leur devoir électoral. Au moment de choisir son bulletin il est vraiment de plus en plus urgent de se demander qui défend vraiment les droits des retraités. Citons bien sûr en premier nos Associations, Fédérations et notre Confédération. Mais nous savons que ce n’est pas suffisant. Car nous manquons toujours de relais solides avec le monde politique. Et les discours entendus montrent bien ce manque de prise en considération.
Le paradoxe veut que ce soit en pleine période où nous sommes potentiellement plus puissants que jamais en termes de nombre de votants que nous subissions ces attaques, que d’aucuns pourraient légitimement qualifier "d’âgisphobie".
Mais surtout ne nous privons jamais du plaisir de voter, et de voter pour celles et ceux qui défendront le droit des retraités à être comme ils sont et à respecter leurs droits à une retraite correspondant aux droits acquis pendant une longue vie de travail.
Nos statuts nous interdisent fort heureusement de prendre des positions ou des postures politiques et c’est tant mieux pour la quiétude de nos diverses assemblées délibératives. Sachons donc décrypter dans les promesses des partis celles qui nous reconnaissent comme des citoyens dignes et méritant de continuer à incarner la sagesse que la vie nous a enseigné à respecter avant tout.
Christian Bourreau - P ierre Conti
Editorial Courrier des Retraités N°73