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ÉDITORIAL COURRIER DES RETRAITÉS • N° 68

Courrier Des Retraités N68
4 avril 2023

Quel gâchis !

Editorial Courrier des Retraités N°68

L’hypocrisie pudibonde de responsables politiques ou syndicaux s’est efforcée de nier ou minorer les déficits de notre système de retraite fondé sur la répartition. Ce faisant, ils nous invitent à la quiète
béatitude d’attendre que les choses s’arrangent, dans la seconde moitié du siècle.


Et pourtant ces déficits existent.
Pour la seule CNAV, ils étaient supérieurs à 10 Md€ en 2020 et après un léger excédent en 2021, ils s’acheminent, dit-on, vers une douzaine de Md€ en 2030. Mais il ne s’agit pas que de la CNAV et le déficit total de l’ensemble de nos 42 régimes de retraite est largement supérieur, de l’ordre d’une trentaine de Md€ disent certains, qui prennent en compte les subventions versées pour équilibrer les régimes spéciaux déficitaires, la Contribution Tarifaire pour l’acheminement ( CTA) qui contribue au fiancement du régime des Industries électriques et gazières, la cotisation de 74 % - dite implicité – versée par le budget national pour financer les retraites de la Fonction Publique d’Etat…

Les adversaires de la réforme considèrent qu’il n’y a pas d’urgence à traiter ce problème, une goutte d’eau disent-ils, qu’il y a d’autres problèmes à régler et voient dans la démarche d’Emmanuel Macron comme un caprice lui permettant d’afficher une réfome réussie dans le palmarès de son quinquennat.

Excès de dépenses ou insuffisance des recettes ? Les deux mon général !
Dans notre système de retraite, la quasi-totalité des régimes obligatoires sont gérés en répartition, c'est à-dire que la masse des prestations dépend de la masse des cotisations et l’équilibre dépend du niveau des cotisations, du niveau des retraites et de l’âge effectif du départ en retraite. Nous faisons par ailleurs un rapide historique des réformes engagées depuis 40 ans. Elles comportent toutes un élément paramétrique ayant pour objet d’améliorer les comptes, déséquilibrés par le passage de la retraite de 65 ans à 60 ans. Dans les années 1960, le rapport entre le nombre de cotisants et le nombre de retraités était de 3,6. En 2020, il était de 1,7 et la prévision indique qu’il pourrait être de 1,2 en 1950.

Autre manière de regarder les choses. Dans les années 60, on pouvait espérer une durée de la retraite de 8,6 ans. Aujourd’hui, par le jeu de l’augmentation de l’espérance de vie, cette durée espérée est supérieure à 20 ans. A plus long terme, la baisse de la fécondité qui, bien que supérieure à ce que l’on observe dans les pays voisins, est de l’ordre de 1,8, en-dessous de la loi des 2,1 qui assurent le renouvellement de la population. Si cela se maintient, les rangs de la population active vont se creuser, contribuant à la détérioration du rapport actifs/retraités.

Alors, oui, le déficit a peu de chances de se résorber spontanément et il faudra bien s’y attaquer, sous peine de creuser encore la dette qui reposera sur les générations qui nous suivent. Ces 20 ans de retraite dont bénéficient en moyenne les générations actuelles devront aussi bénéficier aux générations
futures et il appartient aux responsables de faire en sorte que ceci soit possible, condition nécessaire de la solidarité intergénérationnelle fondement de notre régime social.

Des débats décevants
Dès avant la publication du projet de réforme, les oppositions s’étaient centrées sur le refus de porter à 64 ans l’âge légal de la retraite. Les concertations entre les partenaires sociaux et le gouvernement n’ont pas permis de trouver un terrain d’entente. Les débats à l’Assemblée n’ont pas donné une bonne image de l’Assemblée Nationale et les manifestations se sont multipliées. Le Sénat a néanmoins voté le texte et la Commission Mixte Paritaire (CMP) a rédigé un texte de compromis que le Sénat a adopté. Là-dessus est arrivé le 49-3.

Ne voulant pas jouer les prophètes et tenus par les délais de fabrication de la revue, nous ne faisonspas d’hypothèses sur le devenir du projet de réforme : motions de censures ? votées ou non ? recours au Conseil constitutionnel.. ?
S’il doit y avoir un texte, au-delà d’éventuelles mesures concernant l’âge de la retraite ou le nombre detrimestres, il devra comporter des mesures relatives aux seniors et pourrait s’inspirer de la pratique des
partenaires sociaux, responsables de l’Agirc-Arrco qui dissuadent les futures retraités de partir dèsl’atteinte des conditions du taux plein et les récompensent d’une majoration de leur retraite s’ils continuent leur activité.....

Christian Bourreau    Pierre Conti
EDITORIAL COURRIER DES RETRAITÉS • N° 68

 


 

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