ÉDITORIAL COURRIER DES RETRAITÉS • N° 64
Gardons notre cap !
Le monde change. La géopolitique du monde évolue. Une guerre se développe au cœur de l’Europe. Il n’est pas sûr que la pandémie ait dit son dernier mot et la nécessité de lutter contre le dérèglement climatique reste impérieuse. Nous connaissons maintenant les candidats qui brigueront la présidence du pays et nous aurons quelques jours pour analyser et comparer leur programme respectif. Directement ou non, ces éléments vont avoir un impact, sans doute lourd, sur notre vie quotidienne et il appartient à chacun, en fonction de ses préférences et affinités, de se déterminer.
Pour notre part, nous resterons à notre place et, fidèles à notre raison-d’être de défendre les intérêts matériels et moraux des retraités et personnes âgées, nous poursuivrons le cours de nos actions et commentaires sur ces sujets en accord avec la CFR qui a interpelé les candidats.
Sur le pouvoir d’achat
Depuis des années, le pouvoir d’achat des retraités n’est pas protégé contre les effets de l’inflation : les retraités s’appauvrissent. Nous demandons que cela cesse. Un effort d’amélioration du pouvoir d’achat des petites pensions est certes nécessaire, mais, pour l’ensemble des retraités, nous demandons que la revalorisation des pensions ne soit pas inférieure à l’inflation.
Sur les retraitesIl est obligatoire de rétablir l’équilibre financier de notre système de retraite, constitué essentiellement de régimes par répartition, et donc étroitement lié au rapport entre le nombre des actifs et celui des retraités. Or cerapport change par l’effet des décisions relatives à l’âge de départ, de l’augmentation de l’espérance de vie, du chômage... Attendons le choix du futur président et nous le commenterons.
Il est également nécessaire à nos yeux de renforcer la solidarité qui doit s’exercer entre les plus de 16 millions de retraités actuellement éparpillés sur 42 régimes différents. Nos lecteurs savent que nous soutenons l’idée d’un régime universel qui fasse en sorte que chacun soit traité selon les mêmes règles.
Notons en particulier l’uniformisation nécessaire des règles de la réversion, taux de 60 %, âge de 55 ans et suppression de la condition de ressources de la CNAV.Cela sera difficile et nous savons que les tentatives passées ont été abandonnées ou suspendues. Attendons,là encore, les propositions qui émaneront du Palais de l’Elysée.
L’accompagnement de la perte d’autonomie
Les armoires des responsables sont pleines de rapports, d’études, de statistiques et de projets, mais le problème est loin d’être réglé. La perte d’autonomie est un processus qui accompagne certes la montée en âge, avec une gravité et une rapidité variables selon les personnes, mais ce n’est pas le seul facteur et l’accident ou la maladie, survenant à tout âge, peuvent générer des handicaps affectant l’autonomie.
C’est pourquoi nous soutenons les actions permettant aux personnes de demeurer chez elles, ce qui est leur choix majoritaire, en les aidants à aménager leur logement et à recevoir les aides compensant les premières atteintes de la perte d’autonomie. Il s’agit ici de prévention.
C’est pourquoi aussi nous demandons la suppression de la barrière de 60 ans qui sépare les handicapés selon que leur handicap est survenu avant ou après 60 ans, barrière que rien ne justifie.
Enfin, lorsque la contrainte l’impose et que les personnes doivent rejoindre un établissement spécialisé, il importe que la puissance publique impose et contrôle que leur dignité et leur bien-être soit préservés dans ces établissements, qu’ils soient publics, privés ou associatifs.
Refus des discriminations
Comme les autres citoyens, les retraités sont des membres à part entière de la communauté nationale et doivent participer, par la CSG et l’impôt, aux charges communes, mais ils n’acceptent pas d’être discriminés comme par exemple d’être les seuls à payer une cotisation Maladie spécifique sur leurs pensions complémentaires ou ne pas pouvoir déduire leur cotisation de mutuelle de leur revenu imposable....